doc de Thomas coussouls diagnostique floristique

Publié le par Réagir

DIAGNOSTIC FLORISTIQUE
 
Le coussoul est constitué d'une végétation xérophile herbacée qui donne la physionomie de la grande plaine cravenne. Cette steppe à asphodèle (Asphodelus ayardii) et stipe (Stipa capillata) est particulièrement bien développée et constitue en Crau sèche l'association Asphodeletum fistulosi. Elle est accompagné de tout un cortège d'espèces rares de milieux secs comme Stipa capensis, Helianthemum marifolium et H. ledifolium, Cleistogene serotina. Des variations floristiques existent dans la partie nord plus humide, avec une steppe à brachypode rameux (Brachypodium ramosum) et asphodèle et un faciès à Lavandula latifolia...

L'évolution des "coussouls" :

1- La forêt climatique de chêne vert

Les coussouls surprennet tout de suite par l'abscence de toute végétation arborescente ou arbustive. Tout au plus quelques arbrisseaux, Thymus vulgaris, Lavandula latifolia, y atteignent-ils quelques dizaines de cm, ainsi que quelques Graminées et Euphorbes non broutés. Cette grande étendue désertique est parfois interrompue par quelques vergers qui ont été implantés malgré le poudingue qu'il a fallu faire sauter à la mine... Profitant de ces trous, des ronces poussent au pied de ces arbres, avec quelques phyllaires (Phyllyrea angustifolia) et de rares chênes verts, témoins de la dissémination par les oiseaux qui viennent se percher dans les vergers. C'est ainsi que dans le coussoul, on peut retrouver de rares amandiers, oliviers ou Pyrus amygdaliformis formant des repères naturels dans l'immensité de la plaine.
En bordure des coussouls, des canaux et des cultures, les taillis de chênes verts sont fréquents et seraient les vestiges de la forêt climatique de l'ensemble de la Crau : le Quercetum ilicis. D'autres espèces accompagnent cette yeuseraie comme le chêne kermès (Q. coccifera), l'aubépine (Crataegus monogyna), les phyllaires et les ronces. 
Le coussouls a progressivement gagné du terrain sur ces petits îlots de Quercetum ilicis. En effet, cette "forêt", instable sur de tels sols, aurait été détruite par les action simultanées de la coupe, du feu, de la vie pastorale et de l'ablation éolienne. Cette inexorable tendance à la dénudation a fait évoluer le paysage vers les coussouls actuels.

2- La garrigue de chênes kermès

Succédant la forêt de chêne vert lorsque celle-ci est trop dégradée, la garrigue de chêne kermès se retouve surtout dans les parties de la "coustière" les plus rapprochées des agglomérations (Fos et Mas Thibert), ainsi que sur les collines en bordure des coussouls vers Istres et Miramas. Il est parfois difficile de distinguer le passage de l'association du Quercetum ilicis à celle du Q. cocciferae. Le brachypode rameux y est plus présent (sous-association Cocciferetum brachypodietosum), témoin d'une mobilisation du calcaire par dissolution du poudingue et apports des eaux de la Crau. Souvent incendiées, ces garriques sont fréquemment remplacées par des cistaies (Cistus monspeliensis, C. salviaefolius et C. albidus) qui peuvent aussi succéder directement au Quercetum ilicis.

3- La pelouse à asphodèles et stipes

L'Asphodeletum de Crau est une des associations les plus riches en espèces de la région méditerranénne, que l'on range dans le Thero-brachypodion. Beaucoup de ses espèces sont annuelles et fournissent aux moutons une nourriture peu quantitative mais très qualitative.
Après la destruction de toute association arborescente ou arbustive sur les coussouls s'est développée une pelouse à brachypode rameux (association du Brachypodietum ramosi). Sous l'effet d'un pâturage multiséculaire, celle-ci a donné une véritable association à moutons (Asphodelus fistulosus et Stipa capillata) appelée Asphodeletum fistulosi qui est assez homogène sur tout les coussouls, couvrant d'immenses étendues sans interruption. Beaucoup des caractéristiques de cette association se retrouvent dans le Brachypodietum (Allium chamaemoly, Phlomis lychnitis, Iris chamaeiris, Ruta angustifolia, Euphorbia cyparissias...).
De nombreuses espèces ne sont pas broutées par les moutons : Stipa capillata, Euphorbia seguieriana et E. cyparissias (toxique), Ruta montana, Asphodelus fistulosus, Plantago recurvata. Certaines de ces espèces ont pu être introduites par les moutons transhumants ou importées par l'homme.


Il y a aussi la pelouse à Brachypodium phoenicoides (association du Brachypodietum phoenicoidis) en bordure des marais et des zones de culture (groupement calcicole).
Concernant encore les bordures des marais, on peut aussi y trouver des bois de peupliers (le Populetum albae), en immersion prolongée entre l'automne et le début de l'été, ainsi que la pelouse à Molinia coerulea (Molinietum mediterraneum), submergée de l'automne au printemps.
De vastes peuplements de marisque (Cladium mariscus) donnent aux marais de Crau une physionnomie remarquable (le marais à marisque : Cladietum). 
Les Phragmites et Typha peuvent rompre cette monotonie en se rencontrant dans les laurons (résurgence d'eau naturelle formée par un trou dans la couche de poudingue). 
Il existe aussi le marais à carex, le marais à joncs...




 

carte-des-coussouls-copie-3.jpg

[le galacite cotonneux, le chardon des ânes, le panicaut champêtre, l'avoine barbue, le calament nepeta, la lavande aspic, la corbeille d'argent, l'egylops ovale]
 
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